Greenwashing : Yara nous sert des salades

Le géant des engrais essaie de se présenter comme un champion du climat, à la pointe de la lutte contre le dérèglement climatique. Cependant l’industrie des engrais contribue à hauteur d’environ 2,4 % aux émissions de gaz à effet de serre et au dépassement des limites planétaire en usage d’azote à hauteur de deux ou trois fois. Est-ce que Yara est vraiment une « entreprise verte » ?

Yara prétend jouer un rôle important dans la solution climatique grâce à ses « engrais verts bas carbone ». Cependant dans sa communication Yara fait en sorte d’apparaître plus verte qu’elle ne l’est réellement. Prenez par exemple Herøya, un de leur sites en Norvège qui utilise l’énergie renouvelable au lieu de gaz fossile pour produire des engrais. Ce projet pilote ne produit que de très petits volumes : 20 000 tonnes à comparer aux 18,4 millions de tonnes de volume total d’engrais en 2023, ce qui veut dire que les soi-disant engrais verts de Yara représentent seulement une petite fraction de leur production totale. Par ailleurs ce projet ne va pas faire baisser leurs émissions parce qu’il va seulement venir s’ajouter à leurs autres productions et non les remplacer. Présenter les engrais de Yara comme « verts » est au mieux une énorme exagération.

Yara a aussi investi dans le captage et le stockage de carbone (CSC) et aménagé un espace pour stocker leurs émissions sous la mer à partir de leur usine de Sluiskil. Les émissions captées et stockées à l’usine de Sluiskil représentent 1,3 % des émissions totales de Yara.

Non ne pouvons pas nous fier à ces seules solutions car leur mise en oeuvre à grande échelle prend du temps, est coûteuse et requiert une grosse quantité d’énergie. Il y a aussi beaucoup de risques liés à la captation et au stockage du carbone.

Alors que les objectifs de réduction d’utilisation des engrais sont en cours de discussion, il est clair que Yara et l’industrie des engrais sont engagés dans un greenwashing de leurs activités pour conserver leur profit et maintenir leur emprise sur le secteur agricole dans un contexte où des changements profonds sont nécessaires et urgents pour sortir de la dépendance à l’égard des engrais fossiles.

Le problème de l’ammoniac « propre »

Les industries des engrais créent de nouveaux marchés pour l’ammoniaque : en plus de l’utiliser dans les sols, elles rêvent d’en injecter dans les moteurs et dans les pipeline. Elles  présentent l’ammoniaque aux décisionnaires européens comme le moyen de transport idéal pour l’énergie sous la forme d’hydrogène qui pourrait être transporté dans des pipelines de gaz naturel. Elles prétendent qu’il est « super propre » parce qu’elles vont compenser toutes ces émissions par la capture et le stockage de carbone. Pour la production seul un gaz « soutenable, naturel » sera utilisé.

Qu’est-ce que les entreprises ne disent pas dans cette jolie fable ?

1. Le gaz est une énergie fossile. L’extraire et l’utiliser détruit la planète.

2. Les projets de captage et de stockage de carbone sont expérimentaux et risqués, ce qui en fait une fausse solution.

3.Les infrastructures du gaz naturel liquide ne sont pas suffisantes pour transporter l’ammoniaque, leur expansion est inévitable.

4. Il n’y a pas de « demande » – celle-ci est créé par des lobbyistes pour s’assurer qu’ils peuvent vendre davantage de leurs produits.

Les entreprises productrices d’énergies fossiles et d’engrais fossiles dépensent des milliards pour convaincre les décideurs européens de verrouiller la solution de l’hydrogène comme moyen de décarboner l’économie. De cette manière ils auront de nombreuses opportunités de faire des profits sur les énergies fossiles, en prétendant que l’économie se « dé -carbone » sur le papier.

ASEED (2024): The connection between the hydrogen hype, fertilizers, and the fossil fuel industry (post)

Baldock C., Grassi F., Willis J. (2023). Fixing nitrogen: financial markets need to focus on nitrogen. Planet Tracker (report)

Food & Water Action Europe, We Smell Gas (2023): HYDROGEN: Climate fix or fossil fuelled fiction?. Hydrogen is linked to dirty fossil fertilizers (p.11) (publication)

Howarth, R. & Jacobson, M.(2021). How green is blue hydrogen?. Energy Science & Engineering, 9(10), 1676-1687. (publication)

Tostado, L. (2023). Anonymous Ammonia. Energy transition (publication)  

Yara’s integrated report (2023) (calculations were made using Yara’s annual 2023 report)


Cette semaine, c’est front commun contre Yara  avec la campagne europénne #Yara FertilizesChaos.

Les soulevements St Nazaire Estuaire ont fait équipe avec Spire (Norvège), Les Amis de la Terre (France) et ASEED (Pays-Bas) pour visibiliser les ravages de Yara.

Retrouvez ici chaque jour des informations thématiques qui dévoilent Yara et ses mefaits. A suivre en version illustrée sur telegram et instagram. On poste jusqu’au 28 mai, date de l’assemblée générale de Yara en Norvège.

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